- DUQUESNOY (LES)
- DUQUESNOY (LES)DUQUESNOY LESDès 1600, Jérôme Duquesnoy (ou Du Quesnoy) l’Ancien (1570-1641) était établi comme sculpteur à Bruxelles et travaillait au service de l’archiduc-gouverneur des Pays-Bas espagnols. Mais, à côté de travaux décoratifs pour l’hôtel et les jardins des ducs de Brabant, il exécuta aussi des œuvres religieuses, dont le célèbre Tabernacle de Saint-Martin d’Alost (1604) considéré comme son chef-d’œuvre. Par son style comme par ses qualités (sens de la composition décorative, virtuosité dans l’exécution), Jérôme Duquesnoy ne se distingue pas des nombreux artistes qui mirent à cette époque leur talent au service d’une Contre-Réforme particulièrement active.Son fils aîné François (1594-1642) a joué un rôle sensiblement plus important. Collaborateur de son père, il fut remarqué par Rubens, qui obtint pour lui la protection des archiducs. Fort de ces appuis, il partit pour Rome en 1618, où Urbain VIII lui confia de flatteuses commandes, notamment un Saint André pour l’une des niches de la coupole de Saint-Pierre, souvent imité par la suite. Sa Sainte Suzanne (église Notre-Dame-de-Lorette, 1628) fut tout aussi admirée et même pastichée (Tête de cire du musée de Lille). Mais d’autres œuvres contribuèrent à la gloire de Francesco Fiammingo (François Flamand), notamment des sculptures en ivoire, des figures d’enfants et en particulier de petits reliefs de marbre représentant des putti jouant, dansant et chantant (chapelle Filomarini aux Saints-Apôtres de Naples) que les amateurs se disputèrent à l’envi. Il s’était lié à Rome avec Nicolas Poussin, qui le recommanda à Louis XIII. François Duquesnoy, en route pour Paris, mourut à Livourne en 1642.Jérôme Duquesnoy (1602-1659), bien qu’il ait été un certain temps son collaborateur, resta plus fidèle que son frère aîné à la tradition flamande, se bornant à introduire dans les schémas traditionnels des figures directement empruntées à l’Italie (le Christ de Michel-Ange se retrouve par exemple dans le Tombeau d’Antoine Triest à Saint-Bavon de Gand). On lui doit des œuvres religieuses (Apôtres de Sainte-Gudule à Bruxelles, Sainte Ursule à l’église du Sablon). Mais son œuvre la plus populaire est une figure de fontaine: le Mannekenpis de Bruxelles. Condamné pour sodomie par les échevins de Gand, il mourut brûlé vif.
Encyclopédie Universelle. 2012.